samedi 18 avril 2009

Ville/Campagne 1 : Le mur du Maglev

Le Maglev (de l'anglais Magnetic Levitation) est un train à suspension magnétique reliant l'aéroport de Shanghai-Pudong au réseau de métro de Shanghai et permettant d'effectuer un trajet de 30 km en à peine 8 minutes.
Programmé depuis 1994, il est entré en service en 2002 et a été inauguré en grandes pompes par le chancellier Gerard Schröder (ahhh la technologie allemande) et le premier ministre chinois Zhu Rongji. Cette infrastructure figure en bonne place dans la vitrine internationale de la ville ; il s'agit presque d'un monument national.

Nous avons déjà évoqué (cf. 8 avril) les sentiments et impressions éprouvées, cueillis à notre descente de l'avion, à flotter ainsi (à 11 millimètres des rails mais à presque 20 mètres du sol) au-dessus du paysage mixte de canaux, de champs, d'ensembles de logements variés et d'installations industrielles éparses qui composa notre premier tableau des faubourgs shanghaiens. Ces impressions méritaient un retour sur place et une découverte, au coeur du sujet.


Le très moderne et propret terminus est bordé dans sa partie sud (le métro étant plus au nord) par un espace paysager et un système de parking jardiné. Au fond de cet espace, encore plus au sud, un très haut mur de tôle cache un autre monde : une autre réalité et un autre visage de la modernité chinoise.

Comme échappés, mobylettes tricycles et poules en liberté nous accueillent. L'on franchit la porte pour mieux basculer dans un autre monde.


Nous avons parcouru cet arrière caché, plus négligé que protégé, jusqu'au chantier du deuxième périphérique, sans en saisir la totalité, mais en comprenant tout de même certains éléments du territoire : un paysage alluvionaire gorgé d'eau, rationnalisé à l'extrême en autant de canaux et de parcelles selon une logique tramée. Dans son "Shanghai, portrait d'une ville" Françoise Ged indique bien que le système des canaux, et leur comblements successifs, est à l'origine de la matrice urbaine de la ville.
Passer le mur du Maglev, casser la vitrine de la modernité, c'est alors saisir un peu de l'esprit du lieu.

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